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Classe « prépa seconde » : l’attaque du « choc des savoirs » contre les lycées

  • Anthony
  • 31 mars 2024
  • 2 min de lecture

Le décret, l’arrêté et la note de service du 16 mars 2024 organisant « la mise en place, pour l'année scolaire  2024-2025,  d'une  phase  pilote  de  l'instauration  d'un  cycle  préparatoire  à  la  classe  de seconde » ont été publiés.  

Présentés au Conseil Supérieur de l’Education, le projet de décret avait été massivement rejeté (50 voix contre pour 3 voix pour et 1 abstention).  Comme pour les autres textes du « choc des savoirs » combattus par les personnels et les parents d’élèves, la ministre Belloubet passe en force et les textes ne font que confirmer la nécessité de faire barrage au « choc des savoirs ».

 

A partir de la rentrée 2025, les élèves admis en seconde générale ou professionnelle qui n’auront pas obtenu le DNB devraient obligatoirement passer un an en classes prépa seconde avant de rejoindre leur  affectation  en  seconde  générale ou  professionnelle.  Pour  la  rentrée  2024,  seuls  les  élèves volontaires seront affectés dans le lycée du département qui sera désigné par le recteur pour ouvrir une classe préparatoire à la seconde.

 

Aucun programme, aucun contenu disciplinaire. C’est la déréglementation, la territorialisation et le déni de l’instruction !

 

La  note  de  service  prévoit  ainsi  que  20  heures  hebdomadaires  seront  consacrées  à  des « enseignements  disciplinaires »  et  7  heures  au  « renforcement  des  méthodes  de  travail  ou  à  la découverte des métiers ».  

Le ministère a été contraint de préciser le volume horaire par discipline, mais a laissé les 7 heures « d’enseignements méthodologiques et préparatoires à la suite du parcours ». Il s’agit de « confirmer ou mieux définir le projet d’orientation par des présentations sur les formations ou les métiers et des opportunités de rencontres avec le monde professionnel. »


Par qui seront assurées ces heures ?

Les enseignants, désignés sur ces classes, se verront imposer de participer à la mise en place d’une « démarche de projet. [...] l’équipe pédagogique met en œuvre une pédagogie spécifique à la classe et conçue collectivement à l’échelle de l’établissement ». « Les projets s’inscrivent dans une ou des thématiques définies par le chef d’établissement et les équipes pédagogiques tout en s’adaptant aux besoins des élèves. » Les élèves seront évalués uniquement pour « valoriser les points forts ». Une attestation de fin de cycle préparatoire à la classe de seconde sera remise à chaque élève comprenant 3 catégories : « les progrès, les projets suivis et l’implication, l’assiduité ». 


Les enseignants de lycée sont déjà pressurisés par les réformes successives, par la réforme du lycée, du  baccalauréat  Blanquer  et  de  la  voie  professionnelle,  par  la  mise  en  place  rejetée  des  stages d’observation en milieu professionnel et du SNU, les PLP sont menacés par un plan social et il faudrait ajouter ce nouveau dispositif ?

 

Aucune liberté pédagogique, mise en place et participation obligatoires à des projets, contenu des « enseignements »  fixés  avec  le  chef  d’établissement,  des  réunions  à  n’en  plus  finir...  C’est inacceptable pour les enseignants et le projet ne permettra pas aux élèves de préparer une bonne scolarité au lycée.  

 

Pour les élèves qui n’auront pas obtenu le brevet, dont actuellement 45 000 sont orientés vers la voie professionnelle, seule solution pour échapper à la case « prépa seconde » : s’inscrire en CAP ou, on l’aurait  parié,  s’orienter  vers  l’apprentissage.  Cette  réforme  va  contribuer  à  fragiliser  la  voie professionnelle tout comme la réforme Macron-Grandjean dont la FNEC FP-FO exige le retrait.

 

Dans la logique de la réforme de la voie professionnelle, des stages en entreprises en fin de 2nde et de la généralisation du Service National Universel, il s’agit pour le gouvernement d’éjecter des millions  d’élèves  de  l’Ecole  publique.  Il  s’agit  de  leur  barrer  l’accès  à  l’instruction  et  à  des qualifications.

 

La FNEC FP-FO soutient toutes les mobilisations en cours pour le retrait du « choc des savoirs » et en défense  des  revendications.  Elle  appelle  les  personnels  à  poursuivre  partout  la  réunion  des assemblées générales dans les lycées, les collèges, les écoles et les services.

 

Elle les appelle à faire massivement grève le 2 avril et à se réunir pour décider la reconduction afin de gagner sur les revendications !

 

Pour l’abrogation des textes sur le « choc des savoirs » !

Pour un choc des moyens et des salaires !




Syndicat National Unifié des Directeurs, des Instituteurs et des Professeurs des Ecoles, PsyEN et AESH du 1er degré FORCE OUVRIERE de la Somme

26 rue F. Petit - 80000 AMIENS | 03 22 91 37 10 | contact@snudifo80.com

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